Morville : Haut lieu du protestantisme
Morville ! une bourgade bien calme, entourées de terres riches, pourvue de fermes-manoirs du 15-16ème siècle, telles que la Cour -anciennement Néret- Rotot, Génestel, Planche-Dorey.. auprès desquelles nous passons. Or nous découvrons, lors d'une rencontre tout à fait inattendue, que ce fut un lieu d'événements tragiques, d'où notre empressement d'en savoir plus!
Dès le XIème siècle, la famille seigneuriale Morville est citée. L'un aurait été le compagnon de Guillaume le Conquérant - bien que le nom ne soit pas inscrit sur une liste figurant à Dives/mer.
Au XIIème, c'est Hugues de Morville, écossais-normand qui accompagne le Roi d'Angleterre, Henri II le Plantagenêt (issu de la maison royale d'Anjou-Maine et pourquoi "Plangenêt"... sur son chapeau, il avait une branche de genêt ! ), en Normandie. Tristement célèbre, puisqu'il est un des meurtriers de l'Archevêque de Canterbury, Thomas Becket. Après d'incessantes querelles, partisan de la suppression des privilèges du clergé anglais, pour affirmer son autorité, le Roi s'exclame aux fêtes de Noël en 1170 :
"N'y aura-t-il personne pour me débarrasser de ce clerc outrecuidant ?"
Dès le retour de Hugues et 3 amis, en Angleterre, l'Archevêque est achevé sur l'autel de sa cathédrale. Il sera canonisé. Le Roi excommunié dut désavouer son crime, dans la cathédrale d'Avranches, en chemise et pieds nus, en 1172.
Persécutions des Coptes, des Juifs, des Chrétiens et des Protestants...
En 1517, un moine Martin Luther va à l'encontre des idées de la Papauté -obtenir des dons contre des Indulgences- soit "payez et vous serez pardonné". Ce fut le début de la Réforme.
Bien que Catherine de Médicis, régente, ait accepté la liberté de conscience et de culte, -en-dehors des villes-, des combats incessants ont eu lieu entre l'armée royale catholique et les armées levées par les Protestants. Ce fut les guerres de religion.
1562 -massacre de Wassy par le Duc de Guise, catholique, de 80 Réformés
1572- la Saint-Barthélemy : assassinat de l'Amiral Coligny. Dans sa robe de chambre, Besme lui demande "Es-tu l'Amiral?".... "Jeune homme, respecte ma vieillesse !"
A la suite, C.de Médicis autorise le meurtre des chefs protestants sous les invectives de son fils Charles IX, débile, "Qu'on les tue tous !".. ce fut 2000 personnes à Paris. La Seine changea de couleur, rouge elle est devenue !
Ce monument "la Chaire à prêcher" XVIème, qui tente notre ami, est fort éloignée de l'église. - consigne respectée- de là les pasteurs professaient leurs idées bien reçues dans ce fief. En effet, dès 1558 si Robert Potier à Valognes -manoir du Quesnay- prêche la Réforme. Son héritier, Jean Potier, Sieur du Mesnil et de Rotot à Morville, poursuit son action en accueillant les plus démunis en son manoir.
Située près d'un cimetière "Le Clos des Protestants", la ferme-manoir de Rotot est dotée d'une imposante tour ronde avec un système de défense, d'une charreterie à 4 arcades, d'une double porte cochère pour charrettes et piétons très ouvragée et d'un bâtiment ... était-ce là qu'avaient lieu les réunions ? vraisemblablement.
Peu de photos (voir l'album).. mais il y avait tant à dire ? merci à Eliane et Pascale pour cette sortie.
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